David Paternotte

Compte rendu 

David Paternotte, Revendiquer le “mariage gay”. Belgique, France, Espagne, Bruxelles, Ed. Université de Bruxelles, 2011.

Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 119 | 2012 : Homosexualités européennes (XIXe-XXe siècles)

Deux difficultés majeures pèsent sur tout-e auteur-e d’un compte rendu : la proximité avec la question traitée dans l’ouvrage recensé (mais alors aussi la distance éventuelle) et la proximité avec son auteur-e (mais donc aussi une trop grande méconnaissance de l’auteur-e, de son parcours et de son approche).

D’une part, être trop proche du sujet peut conduire à une lecture partiale et intransigeante s’attachant davantage à mettre en lumière les enjeux dont l’auteur-e qui, comme les absents, aurait toujours tort, n’aurait pas su voir l’intérêt crucial ; constat qui mettrait irrémédiablement en défaut les analyses avancées. L’auteur-e du compte rendu aurait en revanche bien évidemment, de son côté, tout saisi, tout expliqué, tout prévu, dans un esprit de clairvoyance et d’ouverture intellectuelle d’une efficacité redoutable et, plus souvent, d’une prétention confondante. Par ailleurs, méconnaître le sujet, cela va sans dire, nuit à l’intelligence du propos.

D’autre part, être trop proche de l’auteur-e, peut conduire à une lecture condescendante et peu soucieuse de discuter les thèses formulées ou la démarche adoptée, donnant parfois le sentiment d’une sorte d’état de grâce entourant les auteur-e-s des livres et les auteures de comptes rendus qui rend les certitudes des un-e-s et des autres inébranlables, la critique laissant le pas à une neutralité de façade. Peu avoué en milieu académique, ce cercle vicieux n’en est pas moins présent. Méconnaître l’auteur-e dont on discute le travail nuit, en revanche, à la compréhension des raisons sous-jacentes et des a priori qui structurent implicitement le discours, ainsi que son positionnement dans un champ de recherche.

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