Genre Engagement 1968

Colloque international

5-6 juin 2014 / Rouen

La construction de la mixité gay et lesbienne dans les années 1970 : espaces, territoires et lieux associatifs

La littérature sur l’histoire des mobilisations homosexuelles insiste, en général, sur l’émergence du FHAR comme moment principiel d’une histoire contemporaine des mouvements LGBT. À partir d’un questionnement sur les représentations spatiales du politique dans les “années 68”, et notamment l’introduction d’une pensée de la division entre un dedans et un dehors, entre des territoires d’interdiction de l’homosexualité et des territoires du possible homosexuel, en réalité, plus qu’une origine mythique, on peut observer que la politisation de l’homosexualité en termes révolutionnaires a constitué un moment de transition, dont la fin subite marque une autonomisation du militantisme homosexuel par rapport aux cadres traditionnels du militantisme politique qui a abouti, par exemple, à des rassemblements en plein air (juin 1976, bois de Vincennes, premier rassemblement de la fierté homosexuelle, à l’appel des Groupes des lesbiennes féministes, GLF, avant la première Gay Pride de 1977) puis à la naissance des lieux associatifs gays et lesbiens, à la fin des années 1970. Et donc à la construction d’un militantisme mixte à même de produire un « mouvement de masse fort et structuré », selon l’expression de l’époque.

Dans cette communication, il s’agira donc d’explorer la reconfiguration du militantisme homosexuel révolutionnaire du moment 70 à partir d’une pratique de la dissidence identitaire, portée par les groupes lesbiens tout au long des années 1970, pour montrer également les retombées et les coupures opérées par et avec les années 1968, qui invitent à repenser les frontières politiques de cette séquence, dont la “fin” est souvent identifiée à un moment de conversion au réformisme. Lecture que cette analyse entend interroger et renouveler.

Consulter le programme ici >>>