Convegno “Genre et sexualité dans la présidentielle française de 2012” / Université Paris 1 La Sorbonne

27 settembre 2012

L’élection présidentielle au suffrage universel direct, clef de voûte des institutions et matrice de la Ve République depuis 1965, ne semble guère favorable aux femmes et à leurs causes. Or les campagnes présidentielles se sont révélées paradoxalement propices à la politisation des questions sexuées, avec des variations notables selon les contextes. Lors de la dernière élection de 2007, la présence de Ségolène Royal au second tour face à Nicolas Sarkozy a exacerbé les usages des masculinités et des féminités dans la campagne et a contribué à révéler les attributs longtemps invisibilisés et naturalisés du corps présidentiel, faisant du sexe, de la couleur ou de la sexualité des capitaux politiques à part entière. Qu’en est‐il dès lors de la campagne présidentielle de 2012 ?

Le colloque s’intéressera dans un premier temps aux jeux de genre durant la campagne. La présence d’hommes en tant que « favoris » et la nette sous‐représentation des femmes parmi les candidats (trois sur dix) traduit‐ elle un retour à la « normâle » et un backlash pour les femmes en politique ? Comment les candidat‐e‐s jouent‐ ils du genre pour se démarquer et comment les questions de genre se trouvent‐elles imbriquées aux questions sexuelles, sociales et raciales ? On envisagera ainsi la construction des identités politiques stratégiques des candidat‐e‐s (François Hollande, Nicolas Sarkozy, mais aussi les outsiders Marine Le Pen, François Bayrou, Jean‐ Luc Mélenchon…) et le rôle de leurs équipes de campagne, notamment les principaux porte‐parole des favoris.

Dans un second temps, on réfléchira aux enjeux de genre durant la campagne. Les questions sexuées et sexuelles sont‐elles construites comme des enjeux politiques lors des élections de 2012 ? Commencée par «l’affaire DSK» et par l’offensive d’une partie de l’UMP contre le mariage homosexuel et contre l’enseignement du genre dans le secondaire, la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2012 voit‐ elle l’égalité des sexes et des sexualitésconstituée en enjeu des controverses entre candidats? Ces circonstances favorisent‐elles la politisation ou au contraire la forclusion de cette question ? On analysera ainsi tout particulièrement le rôle des journalistes dans la production du genre, la concurrence entre partis politiques et leurs liens avec les mouvements féministes et LGBT, avant de s’interroger, par un détour comparatif, sur les éventuelles spécificités des enjeux de genre en France.

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