Università Milano Bicocca

Convegno Internazionale, « Lo spazio della differenza »

20-21 ottobre 2010 / Università di Milano-Bicocca

Présentation du colloque:

Du point de vue de la géographie, l’espace n’est pas tout simplement une plate-forme statique des actions humaines, « un intervalle linéaire standard » où « toutes les parts sont équivalentes […] soumises à la même règle abstraite, qui ne tient pas en compte leurs différences qualitatives » (Franco Farinelli). L’espace pour Doreen Massey, devient, dans un processus de construction continue, « la sphère de la possibilité d’existence de la multiplicité, dans le sens de la pluralité contemporaine ; la sphère où trajectoires différentes coexistent; la sphère, donc, de coexistence de l’hétérogénéité ». Les études plus récentes sur le rapport parmi sexualité, différence et espace ont montré comme celui-ci se construit autour de la notion de « comportement sexuel approprié ». Il exclue ainsi les façons de vivre qui ne sont pas centrées sur la monogamie, l’hétérosexualité et le sexe procréatif, charniers de l’ordre sociale dans la plupart des sociétés patriarcales. De plus, l’exclusion spatiale des ‘dissidents’, de ceux qui pour des raisons diverses ne se conforment pas à ce que l’on considère ‘normal’, contribue à la reproduction des notions de citoyenneté et de droit sur la base de l’hétéronormativité (Phil Hubbard).

Avec le terme hétéronormativité on l’entend la naturalisation de l’hétérosexualité comme la seule et ‘normale’ expression des relations sexuelles dans l’espace public (Robyn Wiegman). Celui-ci joue un rôle fondamental dans la construction et dans la légitimation d’une série de politiques, formulées à partir de cette conception et jamais vraiment explicitées. Reléguer la sexualité à la sphère privée de l’individu signifie en ignorer la fonction de dispositif dans la formation de l’identité collective. Ce qui donne pouvoir à l’espace normatif est sa ‘neutralité’ supposée. L’espace public est pensé, géré et modelé sur la base d’une conception dualistique rigide (mâle/femelle, licite/illicite, homosexuel/hétérosexuel). La nature genrée de l’espace social est cachée derrière la naturalisation de la division entre espace public et espace privé, réflexe de la division de la vie sociale en publique et privée (Rachele Borghi et Elena dell’Agnese).

Sur cette base, la conférence propose une réflexion sur celles qui peuvent être considérées comme des ‘violations’ aux règles de la normalité, ainsi que sur la multiplicité et la diversité du sujet géographique. On va essayer de reprendre aux conceptions nées au sein des gender studies et développées avec la queer theory, pour élargir la réflexion à d’autres formes d’exclusion sociale que l’espace public reproduit et légitime. Les sujets faibles ne sont donc pas seulement les femmes hétérosexuelles ou les homosexuels, mais aussi l’humanité ‘freak’, qui selon la photographe américaine Diane Arbus est composée par ceux qui possèdent seulement en part, ou ne possèdent pas du tout, les caractéristiques nécessaires à rentrer dans la catégorie de ‘sujets normaux’. Le corps ‘juste’ qui occupe à plein droit l’espace publique est le corps de l’homme blanc, occidental, jeune et sain: tout ce qui sort de ces paramètres vient tout de suite classé dans l’a-normalité. Ce processus se reflet sur la planification et l’utilisation des espaces publics, en particulier urbains, comme démontre l’histoire de la ségrégation raciale. Les espaces pubbliques deviennent le cadre de la ‘normalité’, en attirant leur force d’une normalité supposée. C’est ainsi qu’un espace considéré neutre peut devenir extrêmement violent du moment qu’il exclut les sujets ‘a-normaux’ tant que les personnes âgées, les enfants, les immigrés, diversement habiles, ainsi que les animaux. L’espace de tous se transforme silencieusement dans l’espace de peux, où se manifestent dynamiques de pouvoir traduites en pratiques d’exclusion et de marginalisation des sujets faibles.

Le constat de la rareté de recherches géographiques en Italie autour des ces thèmes a amené à l’initiative de réunir des spécialistes de la discipline dans une conférence au but de contribuer à une lecture spatiale de ces phénomènes. L’objectif est celui de faire le point sur l’état de l’art en Italie et d’en confronter les recherches avec celles qui sont en cours à l’étranger, d’encourager l’échange d’expériences sur les pratiques de résistance et de transgression développées par les académiciens et par les représentants/tes de la société civile, ainsi que de faciliter la création de réseaux transnationaux.

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